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FTM Network, (2000), Enfants nés sans pénis: la nature détermine le genre, in Boys'Own n° 32, Août 2000, (FTM Network - BM Network - London WC1N 3XX - UK).


ENFANTS NÉS SANS PÉNIS:
la nature détermine le genre


Une étude sur des enfants nés sans pénis révèle que c'est la nature qui détermine le genre.

Une étude réalisée sur des enfants mâles nés sans pénis et élevés comme des filles a révélé que tous avaient un comportement masculin et qu'une majorité d'entre eux se déclaraient être des garçons, suggérant ainsi que l'identité de genre est déterminée durant la grossesse. Les résultats conduisent aussi à s'interroger sur la pratique de réassignation chirurgicale du sexe de tels enfants, ont déclaré vendredi les chercheurs du John Hopkins Hospital.

Dans ce qui est probablement la première étude de ce type, les chercheurs ont suivi le développement de 27 enfants nés sans pénis, une anomalie rare connue sous le nom d'“extrophie cloacale”. En dehors de cela, les enfants étaient des mâles avec des testicules normaux, un génotype et des hormones mâles.

Vingt-cinq des enfants ont été réassignés par castration à la naissance et élevés par leurs parents en tant que filles. Mais au fil des ans, tous les enfants, actuellement âgés de 5 à 16 ans, présentèrent le comportement de jeu brutal et remuant des garçons.

Et quatorze se sont déclarés être des garçons, dès l'âge de 5 ans pour l'un d'eux, a déclaré le Docteur William G. REINER, psychiatre et urologue pour enfants et adolescents au Centre des Enfants de l'hôpital John Hopkins. «Ces recherches indiquent qu'avec le temps, les enfants sont capables de bien connaître quel est leur genre, sans tenir compte de tout ce qui incline en sens contraire: informations, manière d'élever les enfants. Ils semblent être tout à fait capables de nous dire qui ils sont.»

Les deux enfants qui n'ont pas été réassignés et qui ont été élevés comme des garçons s'entendaient bien avec leurs camarades mâles normaux et étaient psychologiquement mieux adaptés que les enfants réassignés, selon le Docteur REINER. Les résultats ont été présentés vendredi à Boston, à la conférence de la Société d'endocrinologie pédiatrique Lawson Wilkins.

Pour Michael BAILEY, professeur associé de psychologie à Northwestern University, qui étudie l'identité de genre et l'orientation sexuelle, «Cela a de très profondes implications pour le développement de l'identité de genre. Cela suggère que l'effet des hormones sur le cerveau a un impact majeur sur l'identité de genre».

Le Docteur REINER a également appelé à une révision en profondeur de la pratique de réassignement du sexe sur les enfants et invité à une prudence extrême dans la reconstruction chirurgicale du sexe d'un nourrisson à la naissance.

Le Docteur Marianne J. LEGATO, professeur de médecine clinique, qui étudie les différences entre hommes et femmes à Colombia University, a déclaré que la différenciation sexuelle a lieu durant le premier trimestre de la grossesse. «Lorsque le cerveau a été masculinisé par exposition à la testostérone, il est inutile de dire à cet individu «Tu es une fille». C'est l'effet de la testostérone qui donne aux mâles le sentiment d'être des hommes».

Ces résultats contredisent une étude canadienne publiée en 1998, qui suggérait que l'identité de genre se développe après la naissance. Dans cette étude, les chercheurs avaient trouvé qu'un garçon élevé en tant que fille, après que son pénis ait été irrémédiablement endommagé durant une circoncision, continuait à vivre en tant que femme. Cette personne vivant en tant que femme était d'après elle un “garçon manqué” et bisexuelle, ce qui peut suggérer que l'identité de genre s'est développée après la naissance, alors que l'orientation sexuelle a été déterminée durant la grossesse. Une étude réalisée en 1973 par des chercheurs d'Hopkins avait porté sur un autre garçon dont les organes génitaux avaient été mutilés durant une circoncision ratée. Il avait ensuite vécu en tant que mâle, avait épousé une femme et adopté ses enfants.

Mis en ligne le 18/07/2004.


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