Identité. Un millier de personnes ont défilé samedi pour dénoncer les discriminations vécues par les personnes transsexuelles et transgenres.
«Je suis une femme dans ma tête mais pas dans mon corps», résume Marie-Sophie, à la traîne car ses pieds la font souffrir. Ce grand bonhomme à l'apparence féminine participe à la dixième marche ExisTrans', samedi après-midi, à Paris. Des droits à conquérir ? Marie-Sophie n'y a pas réfléchi. «Le plus important, c'est le regard des autres», affirme-t-elle. De son propre aveu, elle n'est pas «militante» mais une «bourgeoise» de plus de soixante ans qui a mis très longtemps à assumer. «Je suis sorti du placard depuis deux ans et maintenant je n'en ai plus rien à faire», explique ce transgenre, sous sa perruque et son maquillage. Autour d'elle, toute la diversité de la population dite trans, à laquelle homo et hétérosexuels sont venus prêter main-forte.
Aux côtés des différentes organisations de la coordination ExisTrans', l'Inter-LGBT ainsi que les Verts, le Parti communiste français (représenté par Patrice Bessac et Richard Sanchez, membres de l'exécutif national) et le Parti socialiste sont venus soutenir les principales revendications du mouvement. Parmi celles-ci, la déclassification de la transsexualité des maladies mentales, la prise en charge par la Sécurité sociale des opérations et soins, à l'intérieur comme à l'extérieur de l'Union européenne, ou encore le changement immédiat d'état civil avec ou sans réassignation génitale. «On n'est pas propriétaire de son corps», souligne Charlène, non opérée pour une question d'argent. «Il me faut 14 000 euros... À moins que j'accepte de me faire charcuter en France», explique celle qui se qualifie de transidentitaire. Nombreuses sont les critiques exprimées à l'égard du manque de formation du corps chirurgical français dans ce domaine.
Informaticienne à l'Assistance publique, Charlène a encore son prénom d'origine sur ses papiers d'identité. «On est toujours obligé de se dévoiler», regrette-t-elle. Notamment devant ses collègues ou ses supérieurs au moment de signer son contrat de travail. Pour Vony, transsexuelle, le processus a duré quatre ans. Et le changement d'état civil est en cours. Membre de l'Association du syndrome de Benjamin (psychiatre américain, théoricien américain du transsexualisme), elle insiste pour séparer la question sexuelle de l'identité de genre. Anciennement marié et hétérosexuel, Vony continue d'aimer les femmes. «Je suis rassuré, je me fais draguer par tout le monde.»
L. T.
Source: L'Humanité, 09.10.2006, Société.
https://www.humanite.fr/journal/2006-10-09/2006-10-09-838268
Le 7 octobre 2006, un millier de personnes défilaient pour dénoncer les discriminations vécues par les personnes transsexuelles et transgenres. «Je suis une femme dans ma tête mais pas dans mon corps», résume Marie-Sophie. Ce grand bonhomme à l'apparence féminine participait à la 10e marche ExisTrans. Autour d'elle, toute la diversité de la population dite trans, à laquelle homos et hétéros sont venus prêter main-forte.
Aux côtés des organisations de la coordination ExisTrans, l'Inter-LGBT ainsi que les Verts, le Parti communiste français et le Parti socialiste sont venus soutenir les principales revendications du mouvement. Parmi celles-ci, la déclassification de la transsexualité des maladies mentales, la prise en charge par la Sécurité sociale des opérations et soins et le changement immédiat d'état civil. Informaticienne, Charlène a encore son prénom d'origine sur ses papiers d'identité. «On est toujours obligé de se dévoiler», regrette-t-elle, notamment devant ses collègues ou ses supérieurs au moment de signer son contrat de travail. Nombreuses sont les critiques exprimées à l'égard du manque de formation du corps chirurgical français.
16.10.2006
Mis en ligne le 18/09/2006. Mis à jour le 28/08/2019.