La nosographie française reprend celle de l'OMS depuis 2004.
La classification française, qui datait de 1968, n'intègrait pas le “transsexualisme”. Elle n'est plus en vigueur depuis 2004. Elle était différente de la classification européenne (CIM-10 de l'OMS) et de la classification internationale (DSM IV d'origine étasunienne). Voici ce que Jacques BRETON écrivait à ce sujet[1]:
«Le transsexualisme est une affection mentale rare qui consiste, chez un sujet normalement constitué, en la conviction d'appartenir au sexe opposé. Cette conviction, véritable idée prévalente est précoce, permanente et inébranlable. Elle se traduit dès l'enfance par des comportements du sexe opposé (jeux, manières, goûts, tendances...). La prise de conscience de ne pas être une fille (ou un garçon) comme les autres a lieu à la puberté ou un peu avant. Par la suite, la conviction transsexuelle se manifeste par le travestissement, la demande impérieuse des traitements hormonaux et chirurgicaux propres à donner au corps l'apparence du sexe revendiqué et par la demande du changement d'état-civil. Les preuves anatomiques les plus évidentes du sexe biologique (appareil génital externe chez l'homme, seins chez la femme) sont l'objet de répulsion.
Le transsexualisme n'est pas curable par les thérapeutiques psychiatriques actuellement disponibles. La satisfaction de la demande de traitement hormonal et chirurgical et du changement d'état-civil paraît le plus souvent améliorer l'état du patient et éviter ou faire disparaître les complications: dépression, anxiété, désadaptation socio-professionnelle et affective, voire tentatives de suicide et d'auto-castration.
Le transsexualisme est dû à une perturbation de la phase psychique de la différenciation sexuelle dont on ne connaît pas la cause.
[...]Le transsexualisme est longuement défini par le D.S.M. III (Cf. chapitre III); mais il ne figure pas dans la Classification française des troubles mentaux élaborée (en 1968) sous l'égide de L'I.N.S.E.R.M. «par le Dr SADOUN, avec le concours d'une Commission Consultative spécialisée présidée par le Pr KAMMERER». R. SADOUN a bien voulu nous confirmer, en le déplorant, qu'il faut classer le transsexualisme comme une perversion sexuelle en 11-2.»
[1] BRETON J., et coll., (1985), Le transsexualisme: étude nosographique et médico-légale, (Rapport de médecine légale, congrès de psychiatrie et de neurologie, Besançon 1985), Paris, Masson, 205 p, p. 33-37.
Mis en ligne le 11/12/2003. Mis à jour le 14/04/2007.